Septembre sec,sec sec en Forterre
La Forterre , c'est un petit bout de Bourgogne calé entre Auxerre (89) et Clamecy( 58).
Depuis 2 semaines j'en sillonne les routes et je suis époustouflée par ces paysages qui ne m'évoquent plus rien , sinon la sécheresse , la soif , la pénurie .
Je vis au plus près de la nature depuis mon enfance (plus d'un demi siècle ) et depuis toujours avec la fin de l"été arrive ce que l'on nomme "une reprise automnale " :les prairies reverdissent , les herbivores trouvent quelques herbes fraîches à se mettre sous la dent , il peut y avoir quelques fleurs à butiner , et les fruits d'automnes arrivent . C'est une période faste pour la faune .
Comme image de billet j'ai choisi une aire de pique nique face à une vue panoramique .
Elle me semble éloquente.
Pour cet article , j'ai été bien en peine de sélectionner les photos que je vais vous proposer .
J'avais un choix énorme et il y aurait tant à dire .
Je prends le parti de ne pas trop commenter , il me semble que les images parlent d'elles même , mettez vous juste dans la peau d'une bestiole sauvage ou d'élevage et imaginez ces derniers mois .
Alors voilà quelques vues de la Forterre :
au premier plan :le sol (des cailloux) ,
la plaine : les cultures ,
l'orée d'un bois :les couleurs automnales mi septembre.
C'est une région céréalière mais on y trouve aussi de l'élevage , souvent les prairies sont traversées par un ru ou un ruisseau bordés de bosquets , les espaces sont vastes .
Les chevaux dans une ferme équestre ,
les veaux dans un élevage voisin,
les moutons à l'ombre du chêne,
tous ces animaux ont ,durant l'été, été nourris avec les réserves de foin traditionnellement prévues pour l'hiver.
Dans les champs
les pigeons survolent les cailloux et les mottes .
En cette période , la faune sauvage consomme des baies .
Voici un pommier en orée de forêt :sans la moindre pomme ,
j'ai cherché les cénelles , j'en ai trouvé une ,
et dans les prunelliers , pas de prunelles .
Du côté de la pelouse sèche , deux ou trois fleurs de carottes , tout le reste est grillé .
Nos amis à poils et à plumes devront se contenter des cynorhodons, les églantiers semblant avoir tiré leur épingle du jeu .
J'ai vu aussi que le sorbier torminal (alisier des bois)avait quelques fruits . Les blaireaux entre autres sont friands des ces alises .
Peu de baies , peu d'herbes ou de fleurs, disette pour la faune qui se rapproche des habitations ou qui squatte les fossés finissant bien souvent sous les roues des voitures (je vous épargne les photos ).
Je suis également préoccupée par mes observations au niveau des plus grands végétaux , les arbres ou arbustes.
on a vu tout à l'heure que j'avais cherché les cénelles , mais les aubépines au bord des champs ont triste mine , elles n'ont déjà plus de feuilles.
Même constat pour le hêtre qui est déjà déshabillé, le cornouiller sanguin quant à lui a des feuilles bordeaux quand elles ne sont pas carrément noires .
Effeuillé l'acacia lui aussi,
l'érable champêtre tout d'or vêtu capte la lumière (vu de près les feuilles sont sèches avant même d'avoir touché le sol) , l'effet est très automnal malgré tout .
Les sapins avaient manifestement souffert l'été 2018 , cette nouvelle sécheresse leur sera fatale .
Dans les haies , les thuyas à leur tour ne se portent pas au mieux .
J'ai rangé cet article dans la rubrique "bon sens "car il me semble qu'il va être urgent que nous réveillions notre bon sens , que nous réflechissions à la façon dont nous allons faire évoluer nos espaces .
Les plaines sans haies , sans arbres , sans bosquets seront elles pérennes ?
Que va devenir la faune ?
Pour ma part , la décision est prise , dès cet hiver , je plante une haie vive autour de mon jardin , et un arbre en plein centre . Il va falloir de l'ombre .
Je raconterai cela dans un prochain article de la rubrique "la Marelle " .
Peut être l'an prochain sera t il plus clément , moins chaud , moins sec , je le souhaite .
Mais nous allons de plus en plus souvent être confrontés à ce genre de situation et les stress s'accumulant la nature va évoluer , à nous d'accompagner cette évolution .
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